vendredi, décembre 23, 2005

La distance tue


Pas facile de savoir quoi dire, quoi faire au début.
On se regarde, on se touche, on se cherche. On est maladroit, on apprivoise l'autre. Tout du moins on essaie.
La tâche se corse quand l'un est dans le besoin, et l'autre dans la protection. On pense faire fi des caprices de la géographie, on se dit que le destin ne réunit pas des gens si distant pour les faire souffrir après. On se dit des tas de chose. Et puis quand Noël approche, on se rend compte en fait d'à quel point on est seul, même bien entouré. On se rend compte que le compartiment "partenaire" de son coeur n'est pas habitué à fonctionner à vide, que se vide crée des échos assourdissant dont on a bien du mal à se séparer.
Surtout quand le coeur s'est remis à fonctionner, plus que de raison sans doute. Le mode copilotage s'est mis en route, plus personne n'est autorisé à pénetrer le cockpit. Mais le copilote est resté en escale loin, si loin, trop loin. Les outils de communication n'y font rien, la distance se creuse, chaque jour un peu plus.
Parfois, il fait signe de vie. Alors ça résonne partout, ça vibre, ça remplit sa mission pour 2 jours. Mais après, plus rien. Des traces, un écho encore. Ce qui est cruel avec l'écho, c'est son caractère impalpable, c'est l'impression d'une présence que l'on ne peut plus toucher, comme un souvenir.
Ca fatigue, ça épuise, de dépendre comme ça. Ca pousse à se dire "et si je pilotais tout seul".

Alors finalement, c'est la distance qui tue ? Ou plutot l'attente ? J'ai peur de trop demander, de tout détruire...

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