mercredi, juin 28, 2006

Des vertus de la patience


Je me demande si la patience n'est pas la vertu de je ne sais plus trop qui... les papes, les rois, ou d'autres personnalité... Eh bien aujourd'hui, sans que cela ne fasse de moi un roi (la couronne en diam's -jeune demoiselle recherche un mec bordel...- tres peu pour moi), ni un pape (me balader toute la journée en robe et faire des caprices au sujet de gens qui n'ont rien demandé, bof bof), je fais cette vertu mienne.
Bien que n'ayant aucune certitude quant à l'issue du process, je goûte avec délice à toutes les étapes qui jalonnent ce parcours du bonheur.
Dans un monde où tout doit être rapide, où les pates doivent êtres prêtes en 3mn sans attacher, où les medicament soulagent en 5mn, où l'on veut des bulbes préforcés pour qu'ils poussent en 2 semaines, et où chacun veut goûter les fruits à peine l'arbre trouvé, avant meme de l'avoir planté... dans ce monde d'impatient, dirais je, où je me vautrais dans cette meme fange qui pousse chacun à tout vouloir plus vite, encore plus vite, toujours plus vite, aujourd'hui, je cultive la PATIENCE.

Ce qui est merveilleux, avec la patience, c'est qu'elle agit comme une paire de lunette sur le nez d'un gros myope. Je sème une graine, et je la regarde pousser. Tous les jours. D'abord un peu fébrile, sans savoir si elle va germer... Puis le miracle se produit. Le plantule développe une force sur-végétale (ben oui pas surhumaine, c'est une plante) pour sortir de sa coque, et goûter la lumiere. Dès lors, ça pousse, très vite. Malgré cette vélocité, on n'est jamais sûr que le plantule survivra, qu'il arrivera à maturité, qu'il donnera des fleurs, puis des fruits. Mais malgré ça, telle un gros myope (non je n'avais pas oublié la métaphore restée en suspens, je sais que vous vous demandiez quel est le rapport) qui chausse des lunettes, je redécouvre la croissance de cette plante que j'espère secrètement devenir un bel arbre, bien fort, auquel je puisse m'appuyer, que je puisse choyer, qui me fasse de l'ombre quand le soleil est trop fort, et dont je puisse goûter les fruits exquis ... bref, je redécouvre le moindre de ses contours, avec délectation. Et tout en savourant avec concupiscence la moindre seconde de découverte, j'occulte l'objectif, j'oublie le plaisir de la récolte au profit du bonheur de cultiver. J'éprouve déjà une indescriptible jouissance à effleurer l'embryon végétal du bout des doigts. Je suis bouleversé par la puissance de ce qu'il peut déjà donner, malgré son intrinsèque fragilité...

Dire que je n'ai cure du résultat serait un peu mentir... Bien sûr que j'aimerais le fortifier, et récolter ses fruits. Plus que n'importe quoi sans doute. Mais s'il ne dépasse pas ce stade, alors ça aura déjà été une extra-ordinaire expérience, que malheureusement peu de gens peuvent comprendre... ou heureusement, car ça contribue sans doute à la rendre encore plus délectable.

PS: les noms des personnages ont été modifiés pour respecter leur anonymat (ndla)