mardi, août 01, 2006

Traduction en deuxieme partie d'article
Mio caro Simone,
dopo di te il rosso non è più rosso, l'azzurro del cielo non è più azzuro, gli alberi non sono più verdi. Dopo di te devo cercare i colori dentro la nostalgia che ho di noi.
Dopo di te rimpiango persino il dolore che ci feceva timidi e clandestini. Rimpiango le attese, le rinunce, i messaggi cifrati, i nostri sguardi rubati in mezzo a un mondo di ciechi che non volevano vedere, perchèp se avessimo visto saremmo stati la loro vergogna, il loro odio, la loro crudeltà.
Rimpiango di non aver avuto ancora il coraggio di chiederti perdono. Per questo non posso più nemmeno guardare dentro la tua finestra. Era lì che ti vedevo sempre, quando ancora non sapevo il tuo nome e tu sognavi un mondo migliore in cui non si può proibire a un albero di essere albero e all'azzurro di diventare cielo.
Non so se questo è un mondo migliore, ora che nessuno mi chiama più Davide, ora che mi sento chiamare soltanto Signor Veroli. Come posso dire che questo è un mondo migliore? Come posso dirlo senza di te?
Mon cher Simon,
Depuis que tu n'es plus là, le rouge ne rougoie plus, le bleu du ciel n'est plus, les arbres ne sont plus verts. Tu n'es plus là, et je dois chercher les couleurs au delà de cette nostalgie que j'ai de nous.
Tu n'es plus là, et je regrette même la souffrance qui nous intimidait et nous rendait clandestins. Je regrette les attentes, les renoncements, les messages codés, nos regards volés au milieu d'un monde d'aveugles qui refusaient de voir, parce que s'ils avaient vu, nous aurions déclenché leur opprobre, leur haine, et leur cruauté.
Je regrette de na pas encore avoir eu le courage de te demander pardon, et ce remord m'empeche de regarder ta fenêtre, celle où je te voyais toujours avant même de connaitre ton nom. Et tu rêvais d'un monde meilleur dans lequel on ne peut reprocher à un arbre d'être un arbre, et au bleu de devenir le ciel.
Je ne sais pas si ce monde est meilleur, maintenant que plus personne ne m'appelle David. Maintenant qu'on ne m'appelle plus que Mr Veroli. Comment puis je dire que ce monde est meilleur ? Comment puis je le dire, alors que tu n'es pas là... ?
Rome, 1943
Un jeune boulanger juif vit une histoire d'amour faussement secrète avec un autre homme. Mais il apprend qu'une rafle des nazis est prévue dans le ghetto, et dans tout Rome. Alors il choisit de prévenir le maximum de personne, plutot que de sauver l'homme qu'il aime et qui vit à l'autre bout de la ville. Ainsi, il sauvera des dizaines de gens, de femmes, d'enfants. Parce que le regard de la société pesait trop lourd sur lui, parce qu'il se sentait redevable, il se sentait obligé de prouver qu'il était bon, pour obtenir leur accord tacite de vivre l'amour qui l'animait.
Mais en prévenant ceux là, il a perdu l'homme de sa vie. Il a perdu sa vie. Il est décoré de dizaines de médailles, il est respecté de tous. Mais celui qui faisait battre son coeur a été déporté et en est mort. Et la flamme de vie qui animait son coeur s'est éteinte en même temps que son amant trépassait.
Aujourd'hui, son corps est encore en vie, mais ça fait 60 ans qu'il ne vit plus. Parce que plus rien ne vaut la peine, parce que tout, la société, la vie, le succès, tout est devenu au mieux sans saveur, au pire amer...
Extrait du film "La fenetre d'en face" de Ferzan Ozpetek.